Astrid Bassan : “la Charte permet d’avoir une vision plus économique de la commande publique”

Vous vous êtes investie dans l’élaboration de la Charte dès la première heure. Pour quelle raison avez-vous souhaité vous mobiliser ?

Rejoindre rapidement le comité de rédaction de la Charte a été pour moi une évidence, car je travaillais déjà sur une charte locale, qui a été approuvée par le conseil communautaire en avril dernier. J’ai été particulièrement intéressée par le fait que la Charte puisse aider à harmoniser la commande publique dans le Grand Est, et contribuer à sensibiliser les entreprises à cette volonté de simplification des achats publics sur le territoire.

Je pense en effet qu’aujourd’hui il y a une réelle approche plus économique de la commande publique, qui est liée aux évolutions règlementaires. Le fait de favoriser le sourcing, le contact avec les entreprises, permet de désacraliser l’achat public, et pour nous acheteurs, c’est l’assurance d’obtenir davantage de réponses ainsi qu’une concurrence saine.

Lors du salon URBEST à Metz, le 29 mars dernier, de quelle manière avez-vous témoigné sur votre engagement ?

J’ai notamment évoqué l’approche économique de la commande publique, et l’importance d’être dans un réseau, ce qui est clairement un atout majeur de la Charte et de son animation par le Réseau Commande Publique Grand Est.

Afin d’illustrer mon témoignage, j’ai évoqué la charte locale que nous avons mise en place sur nos trois collectivités : Communauté d’agglomération Portes de France et villes de Thionville et de Yutz. Nous avons mis en place un service commun, afin de mutualiser les achats et développer les groupements de commandes. Cette année, nous implantons une fonction achats, qui va nous permettre de faire du sourcing, avec des achats segmentés, durables, comprenant des clauses sociales et environnementales, sans oublier des enquêtes de satisfaction auprès de nos prestataires et de nos utilisateurs.

Que diriez-vous à un acheteur qui serait frileux à l’idée de signer la Charte ?

Même si la Charte comprend beaucoup d’engagements, il s’agit plutôt de s’en fixer une partie, et d’avancer petit à petit, sans s’imposer de vouloir les atteindre tous rapidement. Il est essentiel par ailleurs de pouvoir échanger, d’avoir des retours d’expérience : en tant qu’acheteur public, on se sent moins seul avec ses difficultés et ses interrogations. La force de la Charte, c’est aussi qu’elle s’adresse à tous les acheteurs, quelle que soit leur taille. Et bien sûr, les rencontres programmées sur tout le territoire sont un plus, qui permettent des échanges extrêmement bénéfiques pour tous.